
Le débat sur la répartition de la subvention annuelle de la presse privée au Gabon a pris une tournure houleuse ces derniers jours. La ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, se retrouve au centre d’une controverse opposant le gouvernement et certains acteurs du secteur médiatique.
Depuis plusieurs années, l’État gabonais alloue une enveloppe de 500 millions de francs CFA à la presse privée pour soutenir son développement. Cependant, cette année, le processus de distribution a suscité des inquiétudes, notamment après que la ministre a annoncé l’introduction de nouveaux critères d’attribution. Parmi ces exigences figure l’obligation pour les bénéficiaires de fournir un plan détaillant l’utilisation des fonds, avec une attention particulière à la formation du personnel.
Selon nos confrères de GMT, cette condition aurait été perçue comme une tentative de contrôle excessif par certains patrons de presse, qui y voient une entrave à l’accès aux subventions.
Parallèlement, des accusations ont émergé contre Laurence Ndong, certains insinuant qu’une partie des fonds aurait été détournée. Une polémique qui a nécessité l’intervention du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce dernier a tenu à clarifier la situation en expliquant que le retard du versement était lié à des tensions de trésorerie et non à une quelconque malversation.
Il a également précisé que la mention d’une « réserve » par la ministre faisait référence à une pratique habituelle du Trésor public, qui consiste à prélever un pourcentage sur les transactions financières transitant par ses comptes.
Malgré les critiques, Laurence Ndong maintient sa position. Selon elle, les nouveaux critères visent à garantir une gestion plus transparente et efficace des subventions, afin d’améliorer la qualité des médias gabonais.
Ce bras de fer entre la ministre et une partie de la presse privée met en lumière les tensions persistantes entre l’État et les médias dans un contexte de transition politique. Reste à savoir si ces mesures contribueront réellement à la professionnalisation du secteur ou si elles renforceront la méfiance des journalistes envers le gouvernement.
Stelly Neomy