Depuis la prise de pouvoir du général Brice Clotaire Oligui Nguema et l’instauration du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), plusieurs figures politiques ont dû clarifier leur position.
Parmi elles, Albertine Maganga Moussavou, députée influente et 5ᵉ vice-présidente de l’Assemblée nationale de la Transition, s’est imposée comme une fervente supportrice du chef de l’État.
Son adhésion au projet de transition a été marquée par un engagement sans faille dans les réformes institutionnelles en cours. Elle a notamment soutenu le référendum constitutionnel du 16 novembre 2024, qui a vu l’adoption d’une nouvelle constitution .
Albertine Maganga Moussavou justifie son positionnement par un souci de stabilité et de refondation du pays. Lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, elle rappela que pour refonder un État, il faut commencer par refonder la loi, c’est-à-dire la Constitution, encore appelée la mère des lois.
Une déclaration qui souligne son alignement total avec la vision de Oligui Nguema pour une transition politique maîtrisée et institutionnellement solide.
Cependant, ce choix politique est loin de faire l’unanimité, notamment au sein de sa propre famille. Son mari, Pierre-Claver Maganga Moussavou, ancien vice-président de la République et président du Parti Social-Démocrate (PSD), s’oppose fermement à cette dynamique.
Lors du référendum constitutionnel, il a mené une campagne pour le « Non« , estimant que la nouvelle constitution renforçait excessivement les pouvoirs du président au détriment de la démocratie. Dans une sortie médiatique, il n’a pas hésité à critiquer la gestion du CTRI :
« Nous ne pouvons pas cautionner une concentration des pouvoirs qui nous ramènerait aux dérives du passé. »
Cette divergence d’opinion a créé une véritable scission entre les deux personnalités politiques, d’autant plus qu’au sein du PSD, plusieurs cadres dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une trahison d’Albertine envers la ligne politique du parti.
Des démissions en série ont été enregistrées au sein du PSD, certains militants refusant de suivre l’orientation du couple Maganga Moussavou. Pour ces dissidents, Albertine aurait sacrifié les idéaux du parti au profit d’une ambition personnelle.
En soutenant publiquement Oligui Nguema, Albertine Maganga Moussavou s’est assurée une place de choix dans l’appareil de transition. Certains observateurs politiques y voient une stratégie bien calculée, lui permettant de maintenir son influence dans la sphère politique gabonaise, au moment où la transition ouvre la voie à une redistribution des cartes.
Cette division entre elle et son époux profite au CTRI, qui, en éclatant les forces de l’opposition, réduit les contestations à son pouvoir. Oligui Nguema peut ainsi avancer ses réformes sans une opposition forte et structurée.
Alors que les élections de 2025 approchent, une question demeure : Albertine et Pierre-Claver Maganga Moussavou parviendront-ils à surmonter leurs divergences politiques ou assistera-t-on à un éclatement définitif du couple et du PSD ?
Si la rupture venait à se confirmer, cela pourrait redéfinir le paysage politique gabonais, ouvrant la porte à de nouvelles alliances et reconfigurations. Pour l’heure, Albertine Maganga Moussavou poursuit son engagement aux côtés d’Oligui Nguema, tandis que Pierre-Claver Maganga Moussavou tente de rassembler une opposition affaiblie.
L’histoire politique du Gabon est en train de s’écrire, et nul doute que le destin du couple Maganga Moussavou en sera un chapitre clé.
Stelly Neomy
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