Éliminé de la course à la présidence, Gervais Nzovi Moulengui, technicien supérieur secteur pétrolier, refuse de se taire. Dans une prise de parole assumée, il revient sur les raisons de son élimination et dénonce des obstacles systémiques qui, selon lui, pénalisent les candidats sans appui financier ou politique.
En mission pour des raisons professionnelles, Nzovi Moulengui explique être revenu en urgence afin de constituer son dossier de candidature en seulement quatre jours. Malgré sa détermination, il reconnaît avoir échoué à réunir les cinq millions de francs CFA nécessaires à la finalisation de son dossier,dans les temps requis
Pour lui, le processus électoral est un parcours semé d’embûches, souvent pensé pour écarter les moins fortunés. Il affirme que certains candidats ont pu s’en sortir grâce à leur fortune personnelle, tandis que d’autres auraient profité de ressources publiques pour boucler leur dossier.
Nzovi Moulengui s’est aussi montré très critique envers les projets présentés par les autres candidats. Selon lui, plusieurs de ces propositions manquent de profondeur et de cohérence. Il pointe notamment des incohérences flagrantes entre les montants annoncés à la télévision et ceux inscrits dans les documents officiels. « Certains disaient que leur projet coûtait 7 milliards, alors qu’on évalue à 47 milliards », déclare-t-il, mettant en cause le sérieux et la transparence de certains prétendants à la magistrature suprême.
Son propre projet de société, intitulé Le Miracle gabonais, a été rédigé en 2015 et mis à jour pour cette élection. Il repose sur trois piliers : la révolution agro-industrielle, l’industrialisation du pays, et l’innovation technique. Il propose une division du territoire en trois grandes zones agricoles, en tenant compte des réalités du terrain. « L’agriculture, c’est comme le pétrole : il faut savoir où creuser, comprendre la terre, l’assainir, ne pas planter n’importe où », explique-t-il.
Il affirme que ce projet a été plagié par le régime précédent, notamment à travers le projet Graine, qui, selon lui, reprend ses idées sans en avoir saisi la logique. « Les machines sont restées à l’abandon parce qu’ils n’ont rien compris à la vision », regrette-t-il.
Autre volet central de son projet : la sécurité. Gervais souhaitait développer un réseau élargi de casernes de pompiers dans les régions, mais aussi créer un service QHSE qui sera un fichier national dans lequel les coprs de métier confondu vont être des contrôleurs sous la supervision du premier ministre et permettre aux citoyens de participer activement à la gestion du pays.
Concernant la délinquance, il propose un collège de redressement pour les jeunes en difficulté, afin de les former à un métier. « Un détenu doit sortir avec une compétence, pas juste une peine purgée », martèle-t-il.
En conclusion, Gervais Nzovi Moulengui invite les électeurs à faire preuve de discernement. Il les encourage à voter blanc s’ils ne se reconnaissent dans aucun projet. « Il ne faut pas voter pour voter. Si aucun candidat ne vous convainc, dites-le dans les urnes. »
Stelly Neomy
reflexeinfos
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