
Libreville, 28 mai 2025 – Ce mercredi, le Palais Rénovation a été le théâtre d’un moment diplomatique majeur. Le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a officiellement reçu l’arrêt rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ) dans le cadre du différend territorial opposant le Gabon à la Guinée équatoriale concernant la souveraineté sur les îles Mbanié, Conga et Cocotiers.
La cérémonie, empreinte de solennité, marque une étape importante dans ce contentieux qui a duré plusieurs décennies et dont l’enjeu principal résidait dans la délimitation des frontières maritimes et la souveraineté sur les îlots situés dans la baie de Corisco.
Dans sa déclaration à l’issue de la présentation du verdict, le président Oligui Nguema a salué le travail de la CIJ et affirmé sa volonté de tourner la page du contentieux à travers un dialogue apaisé avec la Guinée équatoriale. Il a réitéré l’importance du bon voisinage, soulignant que « la paix, la stabilité régionale et l’intégration sous-régionale priment sur les différends territoriaux
« Nous prenons acte de la décision de la Cour avec responsabilité. Le Gabon est prêt à engager des discussions constructives avec notre voisin équato-guinéen, dans un esprit de fraternité africaine et de respect mutuel », a déclaré le Chef de l’État.
Poursuivant son propos, le président a tenu à rappeler que l’affaire dépasse largement la simple question de souveraineté insulaire :
« L’affaire des îles Mbanié, Conga et Cocotiers n’est pas qu’une question insulaire ; elle englobe des enjeux bien plus vastes et complexes liés aux délimitations terrestres et maritimes ainsi qu’à la souveraineté sur ces îles », a-t-il souligné.
Il a ensuite retracé le contexte historique de ce litige, qui remonte à l’époque coloniale, période durant laquelle les puissances administrantes avaient établi des frontières souvent imprécises, sources de contestations post-indépendance entre États voisins. Ce flou historique a contribué à l’émergence et à la persistance de différends tels que celui ayant opposé le Gabon et la Guinée équatoriale.
Le gouvernement gabonais, qui s’était engagé à respecter les mécanismes juridiques internationaux, entend désormais œuvrer avec les autorités équato-guinéennes à la mise en œuvre des dispositions de la décision de la CIJ, dans un climat de coopération.
Cette volonté de coopération témoigne d’un tournant diplomatique important dans les relations entre les deux pays. Elle ouvre également la voie à un renforcement des liens bilatéraux, notamment sur les questions de sécurité maritime, de préservation des ressources naturelles partagées et de développement économique commun.
La communauté internationale, les partenaires de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), ainsi que l’Union africaine, ont salué la démarche des deux États pour avoir privilégié une solution pacifique par le droit international.
Stelly Neomy