Ntoum, le 15 juillet 2025 À quelques semaines des scrutins annoncés, une vive controverse secoue la commune de Ntoum, où deux délégués spéciaux nommés par décret présidentiel s’affichent ouvertement aux côtés du Parti Démocratique Gabonais (PDG), en violation flagrante des directives du ministère de l’Intérieur.


Sur des images largement diffusées, Jean Christian Ndong Bibang, délégué spécial de la commune de Ntoum, et Serge Tally, délégué spécial du 2e arrondissement, ont pris part à une manifestation politique du PDG, bravant ainsi une note officielle du ministre de l’Intérieur interdisant expressément aux délégués spéciaux toute participation à des activités partisanes. Cette circulaire, visant à garantir la neutralité des autorités de transition, rappelle qu’un délégué spécial doit faire preuve d’impartialité absolue.
Ce qui choque davantage l’opinion, c’est la position particulièrement sensible de Serge Tally. Nommé président de la Commission électorale du 2e arrondissement, son implication dans une manifestation politique du PDG, le lundi 14 juillet, soulève de graves inquiétudes quant à l’impartialité du processus électoral à venir.
Comment un acteur chargé de superviser les élections locales peut-il, dans le même temps, afficher son appartenance politique sans être sanctionné ? La question de la crédibilité et de l’équité du scrutin se pose avec acuité.
Face à cette situation, de nombreuses voix s’élèvent pour demander au ministre de l’Intérieur de prendre ses responsabilités. Son silence ou son inaction pourrait être interprété comme un aveu d’impuissance, voire un encouragement tacite à la politisation de l’administration locale.

Au-delà de la polémique, cet incident met en lumière un dysfonctionnement inquiétant : comment ces délégués ont-ils pu être nommés s’ils ne respectent pas les règles de neutralité exigées par leur fonction ? Et surtout, jusqu’où ira cette confusion entre rôle administratif et engagement partisan dans une République qui se veut nouvelle et exemplaire ?
Alors que le pays s’engage dans une phase cruciale de sa transition politique, le respect des institutions et la rigueur dans la gestion publique sont plus que jamais attendus. L’affaire de Ntoum ne doit pas rester sans suite, au risque d’affaiblir davantage la confiance des citoyens dans le processus démocratique.
La rédaction