Le vendredi 10 octobre 2025, une cérémonie d’une rare intensité spirituelle s’est tenue au siège social de l’Association Nationale Maghanga Ma Nzambé, sis au quartier Ambowé à Libreville.
Devant un parterre d’invités, de maîtres initiateurs du rite initiatique Bwété Missoko venus des neuf provinces du Gabon, ainsi que de nombreuses autorités spirituelles et coutumières, Maître Moubeyi Bouale, Directeur National de l’Association, a installé officiellement Yann Guignon en qualité de premier coordinateur international de Maghanga Ma Nzambé.


Cet événement d’envergure nationale a marqué un tournant majeur dans l’histoire de l’Association.
Grâce à cette installation,l’association Nationale Maghanga Ma Nzambé atteint désormais le haut niveau, puisqu’elle est représentée à l’international à travers la mission confiée à Yann Guignon.
Un pas décisif qui confirme la vitalité, la crédibilité et le rayonnement mondial du savoir spirituel gabonais.

Dans son discours d’intronisation, Yann Guignon a livré un témoignage sincère et émouvant, retraçant son chemin personnel et spirituel. Né en France, c’est en 2004 qu’il a croisé >> la route de l’iboga <<, non pas par curiosité mais par nécessité, cherchant à soigner les blessures de sa lignée maternelle, marquée par l’exil et le déracinement.
<< Je suis revenu vers l’Afrique non pas pour chercher mes origines, mais pour soigner la mémoire blessée de mes ancêtres >>, a-t-il déclaré.
Une rencontre qui l’a conduit à l’iboga, plante sacrée du Gabon qu’il décrit non comme une drogue, mais comme un enseignant, un guide.
Sous la guidance du défunt Maître Atome Ribenga, il a été initié en 2006 au rite Mbounda Eyano, dans le temple de Minkolongo. Ce passage, explique-t-il, fut « un moment de mort et de renaissance ».
Le maître lui donna alors un nom : Mwana Maghanga, “le fils des sciences”.


Après le décès de Maître Atome Ribenga, le Grand Maître Moubeyi Bouale l’a initié au rite Missoko, pratiqué selon la tradition à son plus haut degré de pureté.
<< C’est là que j’ai reçu le même nom que mon père spirituel, Missengué, signe du caractère inaltérable de mon combat hérité, au profit des Maghanga du Gabon >>, a-t-il confié.
Pour Yann Guignon, cette consécration n’est pas une fin, mais un nouveau départ, << un jour de jonction entre les lignes, les mémoires et les continents >>.
Avec émotion, il a exprimé sa profonde gratitude envers ses maîtres et ses aînés spirituels :
<< Je me tiens devant vous avec humilité, et avec une profonde gratitude envers Maître Moubeyi Bouale, gardien des lois visibles et invisibles, qui m’a transmis la vision d’une justice enracinée dans les traditions des Maghanga. Gratitude envers Maître Atome Ribenga, qui m’a inculqué la discipline au sein de la tradition, et envers le professeur Jean Noël Gassita, dont le courage scientifique a fait de l’iboga un pont entre le Gabon et le reste du monde. >>
Il a également rendu hommage aux anciens et aux ancêtres :
L’association Nationale Maghanga Ma Nzambé, selon lui, n’est pas une simple structure mais un pacte spirituel et moral. Elle défend la dignité des savoirs, protège la source d’où jaillit la connaissance, et rappelle que la médecine n’est pas qu’une science, mais « une relation entre l’homme, la nature et le divin .
Dans cette optique, il a pris l’engagement de servir la vision de Maghanga Ma Nzambé dans un esprit de réciprocité et de vérité, en veillant à ce que chaque partenariat international reconnaisse les communautés comme co-créatrices et non comme figurantes. a-t-il déclaré avec conviction.
En conclusion, Yann Guignon a adressé un message d’unité et d’espérance :
<< Nous vivons une époque où les forêts s’épuisent et où les consciences s’éteignent. Mais que notre alliance entre Maghanga Ma Nzambé et Blessings of the Forest soit cette lumière qui inspire les nations et réveille les consciences. Que le monde se souvienne que le Gabon n’est pas seulement une terre de ressources naturelles, mais une terre de ressources spirituelles>>.
<< Que Nzambé kana bénisse cette union. Que les ancêtres guident nos pas. Et que la parole du Bwiti continue de résonner dans le cœur du monde. >>
La cérémonie d’Ambowé aura marqué les esprits. Elle symbolise la transmission, la continuité et la reconnaissance internationale du savoir spirituel gabonais.
En devenant le premier coordinateur international de Maghanga Ma Nzambé, Yann Guignon s’affirme comme un passeur de savoirs et d’âmes, déterminé à faire rayonner la sagesse du Bwété et à unir les peuples autour des valeurs de respect, de mémoire et de lumière.
Stelly Neomy