Sylvia et Noureddin Bongo-Valentin boudent la justice gabonaise

Ce que beaucoup redoutaient se confirme. Le 10 novembre prochain s’ouvrira à Libreville le procès très attendu de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo-Valentin, poursuivis pour détournement massif de fonds publics, blanchiment d’argent et corruption aggravée. Un dossier explosif qui cristallise l’attention de l’opinion nationale, tant il symbolise les dérives présumées de l’ancien pouvoir.

Mais coup de théâtre : les principaux accusés ne seront pas présents. Depuis leur confortable exil londonien, l’ex-première dame et son fils ont, par la voix de leurs avocats, annoncé ce 22 octobre leur refus de regagner le Gabon. En cause, selon eux, de prétendus “risques pour leur sécurité” et un “procès populiste” orchestré, disent-ils, à des fins politiques.

Cette décision, qui intervient à quelques semaines de l’ouverture du procès, est perçue par beaucoup comme un nouvel affront à la justice gabonaise. Elle fait suite à une liberté provisoire jugée miraculeuse obtenue il y a à peine quelques mois, après plusieurs mois de détention à Libreville.

Du côté des autorités, le ton se durcit. Le ministère de la Justice a déjà prévenu que le procès se tiendra, qu’ils soient présents ou non, et que les mécanismes internationaux pourraient être sollicités pour obtenir leur comparution. Une manière d’affirmer que nul n’est au-dessus de la loi, fût-il issu du cercle présidentiel déchu.

Pour les Gabonais, cette affaire reste avant tout le symbole d’une ère révolue, marquée par l’opacité et les scandales financiers. L’absence de Sylvia et Noureddin au procès risque toutefois d’alimenter les spéculations et de fragiliser un peu plus la quête de vérité et de justice que beaucoup espéraient voir aboutir.

La rédaction

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *