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L’ex-président sud-africain déclaré inéligible

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La condamnation de Zuma en 2021 résultait de son refus persistant de se présenter devant une commission d’enquête sur la corruption d’État pendant ses années au pouvoir (2009-2018). La juge Leona Theron a précisé : « Jacob Zuma a été reconnu coupable d’une infraction et condamné à une peine d’emprisonnement de plus de 12 mois. Par conséquent, il ne peut être membre de l’Assemblée nationale et ne peut se présenter aux élections. » Cette décision peut encore faire l’objet d’un appel.

L’avocat de Zuma, Me Dali Mpofu, avait tenté de convaincre la Cour que l’ancien président ne devait pas être jugé inéligible car sa peine de prison avait été écourtée. Zuma n’a en effet purgé que deux mois sur les quinze initialement prévus, grâce à une libération conditionnelle pour raison de santé et à une remise de peine. Cependant, la Cour a statué que seule la durée de la peine prononcée, et non celle purgée, importait dans cette décision.

Cette affaire a dominé les discussions politiques à l’approche des élections. En mars, la commission électorale (IEC) avait déjà exclu Zuma du scrutin, une décision annulée en avril par un tribunal électoral. Finalement, l’IEC a demandé à la Cour constitutionnelle de statuer définitivement sur cette question.

Jacob Zuma, candidat à un siège de député sous la bannière du nouveau parti d’opposition Umkhonto We Sizwe (MK), se retrouve ainsi écarté des élections. Ce parti, créé par Zuma en décembre, attire les électeurs déçus par l’ANC, le parti historique au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, mais affaibli par le chômage, la criminalité et des scandales de corruption.

Malgré son exclusion, Zuma reste une figure influente et populaire. En janvier, l’ANC a suspendu Zuma, mais il a su mobiliser ses partisans, rassemblant des foules importantes. Le 18 mai, 30 000 personnes se sont réunies à Soweto pour le soutenir, témoignant de son influence persistante malgré sa démission forcée en 2018 et les poursuites en cours pour corruption. Son incarcération en 2021 avait déclenché des violences sans précédent, faisant plus de 350 morts.

Les membres du MK ont promis « l’anarchie » si leur parti était entravé avant les élections, incitant les autorités à se préparer à des troubles potentiels. Les forces de sécurité sud-africaines ont indiqué qu’elles adopteraient une « tolérance zéro » face à toute tentative de perturbation et ont annoncé que l’armée serait déployée « si nécessaire ».

Les élections du 29 mai s’annoncent comme les plus incertaines des trente dernières années. Le Congrès national africain (ANC) pourrait perdre sa majorité absolue au Parlement, pour la première fois depuis la fin de l’apartheid. Les sondages indiquent que le MK pourrait obtenir plus de 8 % des voix, tandis que l’ANC chuterait à environ 40 %, suivi par l’Alliance démocratique (DA) avec plus de 20 % des intentions de vote.

Cette situation souligne les tensions politiques et sociales actuelles en Afrique du Sud, alors que le pays s’apprête à vivre des élections cruciales pour son avenir démocratique et sa stabilité sociale.

Source: l’AFP

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