Le secteur éducatif gabonais compte de nombreux fonctionnaires fantômes que la tutelle entend débusquer. Pour y arriver, elle songe à la mise en place d’une stratégie de contrôle au poste. Loin de se justifier par le contexte de grève ayant occasionné la suspension de solde de plusieurs enseignants, il s’agit d’avoir une idée réelle des effectifs de ce ministère en vie d’une planification efficiente des recrutements.
Au titre des orientations issues du dialogue social dans le secteur éducatif, l’une des premières, selon le ministre de l’Education nationale, concerne la mise en place d’une stratégie pour la maîtrise effective de la présence des enseignants à leurs postes de travail. «Il est vrai qu’on sort d’un contexte particulier mais il ne faut pas faire de rapprochement entre ce qui s’est passé récemment et cette orientation», a déclaré Patrick Mouguiama, le 25 janvier. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, du Transfert de technologies, de l’Éducation nationale, chargé de la Formation civique présidait alors une rencontre avec les syndicalistes de son département ministériel.
L’Education nationale, a-t-il affirmé, est le plus grand employeur au Gabon avec ses 25 000 agents. Soit une masse salariale importante avec, à la clé, une mauvaise gestion des effectifs. Il se trouve que beaucoup d’enseignants en âge de travailler auraient décidé de tout lâcher pour s’installer à l’étranger voire au village tout en continuant à percevoir leurs salaires, quand ils ne sont pas simplement descendus de charge. «Par le simple communiqué que le secrétaire général a fait sur mes instructions, une centaine d’enseignants descendus de charge sont venus se manifester», explique Patrick Mouguiama.
«Quand on sait qu’on a un déficit de 700 enseignants, c’est important et je pense qu’on devrait avoir encore plus d’enseignants qui se manifesteront», a-t-il ajouté soulignant que, selon la loi, au bout de 3 mois d’absence d’un agent de son poste de travail, le processus de radiation est enclenché sans conseil de discipline. Le processus devrait d’ailleurs bientôt être lancé.
Identifier les «brebis galeuses»
«Nous allons faire ce travail ensemble, c’est dans l’intérêt de la corporation. Il faut distinguer le bon grain de l’ivraie, il faut identifier les brebis galeuses», a dit Patrick Mouguiama Daouda. Selon lui, il s’agira de mettre en comparaison le fichier solde avec le fichier présence effective au poste, afin que les informations sur l’effectivité de la présence au poste soient justes. Car, lors des opérations de recensement, certains se présentent avant de disparaître une fois leur recensement validé. «Nous commençons par les enseignants mais ça va concerner aussi le personnel administratif. Il y a beaucoup de fonctionnaires fantômes or il y a des jeunes qui sortent de l’université et qui veulent travailler», a commenté le ministre.
Il veut mieux planifier le recrutement et être informé sur le déficit réel en enseignants. «Il est évident qu’il y a un déficit. Et, plus on construira les établissements, plus il faudra combler le déficit. C’est en faisant ce toilettage que l’on va préparer avec sérénité la planification du Concours d’entrée externe à l’ENS, du concours d’entrée externe de l’ENI», a-t-il explicité notant que les capacités de formation ne répondent pas à la demande.
Une campagne de recrutement direct qui se greffera à la stratégie de «dépistage des enseignants fantômes dans l’Education nationale comme dans l’Enseignement supérieur», est d’ailleurs envisagée. Ce dépistage, devrait aussi permettre d’avoir une idée réelle des situations administratives des enseignants.
source:Gabon review
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